2 ans après mon déclic d’écriture
2 ans après mon déclic d’écriture

2 ans après mon déclic d’écriture

Hier, cela a fait deux ans que j’ai eu mon « déclic d’écriture ». Merci aux Miettes de Twitch de m’avoir souhaité un joyeux anniversaire de déclic ^^. Que la Tartine cosmique veille sur nous avec bienveillance et amour. Plus sérieusement, en mai 2020, je marchais tous les matins en écoutant les podcasts d’Élodie Lauret et Christelle Lebailly et ça a tout changé. Voici comment j’ai continuer à avancer dans mon projet d’écriture.

C’était le confinement et j’avais trois mois de liberté avant de reprendre une activité. Il faisait beau, je me levais tôt, j’étais dans un trou paumé en rase campagne. Et l’écriture s’est naturellement imposée. Une évidence.

L’écriture comme une évidence

Il m’aura fallu tout ce temps. Le 13 mai 2020, je me suis enfin donné à moi-même l’autorisation d’écrire, et que ce n’était pas une blague. Une simple marotte.

J’avais illustré avec une photo de littoral. D’un côté, la terre, sombre et aride de l’indécision. De l’autre, la mer, gelée sur la plage mais libre et mouvante au large, ouverte à la lumière et sur l’aventure des outremers.

Ce qui me fait triper depuis que je sais que la terre est ronde.

Écrire de tout et tout le temps

J’écris. C’est ce que je fais depuis toujours, depuis que je sais tenir un stylo plume entre les doigts de ma main gauche. J’écris au stylo, à la plume, sur PC. Sur diverses distributions Linux (Vous ai-je déjà parlé de cette merveille de geekerie typographique qu’est LyX ?) : sous Windows (de 95 à 11, vers l’infini et au-delà). En Belgique sur un vieux bureau humide, dans la forêt vierge, sur une île, dans le tram, au bureau, sur un poste de travail bien rangé avec un double écran (c’est le mieux).

J’ai écris des historiettes (illustrées en plus), des poèmes, des bêtises sans queue ni tête, des bouts de roman et des sagas épiques, un conte malais. Des « vrais » projets aussi, avec ou sans plans, recherches, idées précises ou en me jetant à l’eau. Devenue « grande », à Marseille, je me suis inscrite au NaNoWriMo pour voir si j’étais capable de taper 50 000 mots en 30 jours. J’ai réussi. En bonne geek, j’ai mis en ligne des blogs, rédigé des articles pour publier dessus. Même que les robots de Google m’ont trouvé (Bon, ils ont pas été épaté, mais c’est un autre problème). Et quand je commence un nouvel agenda, la première chose que j’y inscrit sont les mois du nano et des camp. Pour cette année, j’ai déjà réservé octobre avec le nano prep ainsi que les now what’s months en janvier et février. Toute mon année est ainsi balisée par l’écriture.

Écrire un roman et le publier, ça s’apprend

Bon, ce n’est pas le tout d’avoir décidé « d’écrire pour de vrai« . Passons maintenant à l’avancée des projets.

Parce qu’un roman à publier est un projet, avec des étapes bien définies. C’est tout la différence entre « avoir envie d’écrire » (J’ai plein de carnets dans lesquels scribouiller – et c’est loin d’être quelque chose à jeter, croyez-moi) et « vouloir devenir écrivain pour de vrai« . Pour cela, il m’a fallu me documenter, me former et m’organiser un brin.

Ainsi, voilà déjà deux ans que je suis sur le projet du « Passant » (Je donne facilement des noms de titre provisoire à mes projets). Je dirais que jusqu’ici, j’ai travaillé une bonne dizaine de mois dessus, à raison de une à trois heures par session. J’ai laissé de reposer 2 mois avant de relire. L’an passé, j’ai eu l’esprit absorbé par des soucis et j’ai bifurqué vers un autre monde. Ce qui a donné naissance à un futur projet qui mijote tranquillement dans un coin de mon esprit, en attendant son heure.

Si on peut dire que l’envie d’écrire est innée, qu’on l’a ou on ne l’a pas, en revanche l’art d’écrire est une science. Ça s’apprend. En école ou en autodidacte, c’est égal. On peut se lancer avec juste un papier et un crayon. Mais au bout d’un moment, il va falloir passer par la case « Formation et apprentissage« .

Le premier jet d’une traite

À la faveur d’une formation en ligne (j’aurai découvert beaucoup de choses dans les ressources en ligne, pendant ce confinement !), j’ai tracé un projet de zéro, développé l’idée, fait un plan et, en six semaines, j’ai rédigé 75 000 mots.

Avec cette formation, je n’aurai pas appris beaucoup de nouvelles choses. Mais cela m’aura donné un cadre. L’effet a été immédiat : une histoire entière, du début à la fin, avec un milieu, des personnages, des lieux, une intrigue assez correcte. Mon premier premier jet.

C’était une victoire. Je n’étais jamais allée aussi loin dans un projet d’écriture. Sauf qu’après, il faut passer à la suite. Laisser reposer un mois, c’était facile aussi. Mais ça s’est gâté à la relecture.

La réécriture, cette inconnue

Prendre des notes sur un texte qu’on connaît sans vraiment le reconnaître, ce n’était pas évident. Merci à nouveau aux créatrices de contenu, aux blogs d’écriture, aux conseils en tout genre, pour m’avoir aidé à trouver ma voie entre relecture et première réécriture.

Sur les recommandations unanimes croisées en ligne, j’ai acheté l’Anatomie du scénario, de John Truby. Mais je n’ai pas pris le temps de le lire à ce moment là. J’aurais dû. J’aurais gagné un an.

Après la relecture, j’ai fini par trouver le salut dans Excel, pour y reprendre les notes de relectures, les organiser pour avoir une feuille de route avec ce qui n’allait pas. Ensuite, j’ai corrigé le plus gros de l’intrigue en révisant une première fois la structure de l’histoire et revu les personnages et les lieux.

Mais. Maintenant, j’ai besoin de faire le distinguo avec ce qui va, ce qui cloche, et ce qui est juste bon à benner sans scrupule. Bah oui.

Exemple de là où je suis bloquée : Chapitre 1, scène 3 : un repas d’anniversaire, où mon héroïne se retrouve avec deux univers qui lui posent problème : ses potes et son boulot. La pauvre est complètement à l’ouest, elle se met tout le monde à dos mais ils sont tout de même tous venus pour fêter son annif au resto.

Ben, je retravaillerai cette scène une fois que je saurai exactement ce que je dois en faire. C’est à dire, après mon point suivant :

L’apprentissage des bases

L’an passé, je me suis posée tellement de questions. Si j’ai maintenant à peu près une méthodologie, fixer des étapes pour mener ma réécriture, je ne suis pas encore au fait de tout un tas d’autres notions.

Lire la somme de John Truby est donc une priorité. OK, ça fait quatre mois que je suis dessus, et je n’en suis qu’à la moitié (j’entame le chapitre 6, l’univers du récit). J’aimerais accélérer le mouvement, mais je prends beaucoup de notes, directement dans le fichier Scrivener du Passant pour avoir toutes ces notions à portée de main pendant que je réévalue mon texte.

Je reprendrai ces notes dans Obsidian (mon nouveau meilleur ami). J’aurai ainsi des mémos et des check-lists à partir des exercices pour mes autres projets.

Dans tout celà, il y a sans doute là dedans une bonne part de perfectionnisme mal placé. Mais j’ai commencé ce travail de cette façon, alors je continue. Au moins, je serai au taquet sur cette référence-là !

Revenir à l’écriture en elle-même

Cette phase d’apprentissage est indispensable, mais je veux maintenant repasser sur un mode plus pratique.

Cela fait presque un an que je n’ai plus vraiment écrit (comprendre : rédigé du texte). J’ai beaucoup réfléchi sur le Passant, j’ai aussi jeté les bases d’un autre projet qui s’est imposé l’an passé. Je n’ai pas vraiment avancé dans la réécriture du premier jet. C’est mon prochain objectif.

Quant à me lancer dans la rédaction du suivant, ce sera pour le prochain NaNoWriMo.

Peut-être devrais-je assumer d’alterner ces différents modes et projets, selon les périodes de l’année et mon état d’esprit. Par moments, je suis tournée vers l’exploration, disponibles pour la collecte d’informations, j’engrange les idées comme un écureuil avant l’hiver. Et puis à d’autres moments, j’ai envie d’écrire, d’avoir juste un fichier ouvert, en mode focus et de taper au kilomètre sur le clavier.

Je n’en ai pas encore beaucoup parlé ici, mais comme beaucoup, je suis une perfectionniste. J’ai du mal à passer à autre chose si ce que je fais n’est pas tout à fait fini. Quand ce n’est pas ou plus le moment, ou que la flemme me prend, je tourne en rond. Vous savez, la procrastination sous toutes ses formes… Bon, tout cela fait partie des aléas et de la vie d’écrivain, trouver son chemin d’écriture au fil des jours. (C’est aussi pour cela que j’ai ce blog, pour garder une trace de ces moments et de mon feeling.)

Mais j’avance malgré tout

Deux ans, c’est déjà long. Oui, sans doute. On pourrait facilement me dire qu’en fait, je ne le sortirai jamais ce bouquin. Que je vais me dégonfler.

Mais d’un, je n’ai pas lâché l’idée, ni le projet. J’y ai pensé quasiment tous les jours, malgré les moments pas cool.

De deux, j’avance. Même si ce n’est pas visible, même si ce n’est pas en nombre de mots sonnants et trébuchants, j’avance dans la bonne direction. Je me pose les questions sur ma structure, les personnages, les enjeux, la plausibilité de l’histoire. J’apprends sur l’écriture, la narratologie, la publication (en maison d’édition et surtout sur l’auto-publication, qui a depuis le début ma préférence)…

Une bordure décorative

J’ai deux ans de plus de connaissances, d’expériences. Je commence à bien cerner ce qui me convient, me plaît de faire mais aussi ce que je ne veux pas faire, ce qui ne fonctionne pas pour moi. Cela s’ajoute à mon glorieux nano 2018, d’où est sorti le projet Kouna, le plus ambitieux puisque je l’envisage en trilogie – moi qui ne suis pas spécialement tournée vers les sagas. Il ne perd rien pour attendre, j’engrange aussi quelques bonnes idées pour lui, de temps à autre.

Tout cela commence à ressembler à une expérience d’écrivain. Oui, m’dame, je me dis écrivain désormais (Je pourrais me dire autrice, mais je n’ai pas encore publié. Alors pour le moment, j’écris. C’est déjà bien).

Crédit : Photo by Valeri Terziyski on Unsplash

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