Allez, je me lance dans l’exercice de la revue d’un stylo plume. Je vous propose le premier que j’ai racheté après ma plus longue période sans achat. C’est un classique : un Lamy AL Star, acheté en juillet 2014.
Après 4 ans non stop en Guyane, reprise de contact avec la civilisation ma papeterie en Belgique lors des vacances. Avec une idée en tête : m’acheter un nouveau stylo.
À part deux-trois “petits” stylos sans importance et peu utilisés, j’avais connu trois marques jusque-là :
- Parker : pour mon premier et mon deuxième stylo. Le premier utilisé intensivement à partir de la 2ème année primaire (en première, on n’avait droit qu’au crayon 😉 );
- Waterman : le stylo de mon adolescence. Je me souviens encore du jour où je suis allée le choisir à la papeterie Plumhans rue Spintay. Je l’ai encore ici dans ma trousse;
- Sheaffer : testé suite à un ensemble de calligraphie offert de cette marque, mais je n’ai pas trouvé mon bonheur avec celui que j’ai acheté (modèle trop masculin, lourd. Je le passerai à mon mari à l’occasion pour voir s’ils peuvent s’entendre ensemble).
Après cette période d’enfance et d’adolescence plumesques, ma religion était faite. Pour moi, Waterman est MA référence. Ma marque de stylo.
Jusqu’alors, la marque allemande ne me tentait pas du tout, et même, je la snobais.
Son design ne rentrait pas dans la conception bien précise que j’avais de l’instrument. Un stylo, ça doit être sérieux, distingué, avoir de la classe. Le corps mi-aplati mi-arrondi, avec une prise profilée. (Raah, tous ces ignares qui ne savent pas tenir un stylo comme il faut ! – Hum, je peux parler, vous verrez ça à l’occasion !). Le corps a cette fente sur la cartouche et, pour parachever le tout, un clip en forme de trombone géant… Fi, donc !
Mais pour cette fois, il rentrait tout à fait dans mes critères. Peu coûteux (le climat est rude pour les stylos ici), solide et fiable à en croire les nombreux articles lus sur la toile, d’aspect attrayant.
Le vrai élément déclencheur à mon choix est venu du net. Pour combler ma frustration d’amateur de bonne papeterie exilée outremer, j’étais en recherche de blogs sur le sujet. Mais difficile – voire impossible – de trouver en français des équivalents à A penchant for Paper ou The well appointed desk, par exemple. La recherche sur le thème de l’écriture au stylo ne m’avait donné en français que le blog de David Bosman à propos de son Lamy. Il en dit énormément de bien. Et c’est ainsi qu’au final, me retrouvant devant le présentoir mille fois vu et scruté de mon ancienne papeterie attitrée, j’ai glissé vers les couleurs changeantes des Lamy. J’ai choisi un AL Star rose parme, avec une plume F (après essai des EF et M).
Première impression
Une fois dans le creux de la main, il m’a donné une impression de hauteur, de stylo plume à hauts talons en quelque sorte, avec ce long corps et cette plume toute en longueur.
La plume n’est ni plus souple ni plus fine que la Waterman que j’utilise depuis des années. J’avais peur de trouver quelque chose de mollasson ou un débit trop chiche.
Même pour la gauchère que je suis, avec le grip triangulaire, il se met bien en place dans la main, son profil aplati se sent à peine. Son ergonomie implique de le prendre de la bonne façon et à la bonne hauteur, sans avoir les doigts égarés à portée d’encre au bord de plume ou gênés par le bord parfois inconfortable sur certains modèles qui finissent le grip avec une arête vive.
Testé au bureau, il ne m’a contrarié ni déçu à aucun moment. À la maison, je le prends pour mon journal ou des textes un peu longs. AL pour Alumium, AL Star est un stylo léger et donc peu fatigant.
Le capuchon étant clipsable, il n’y a donc pas de pas de vis pour venir me râper l’angle de la 2e phalange, ma bête noire en matière de confort !
Outre le corps en aluminium à la jolie couleur métallisée, le grip en plastique translucide fumé est une particularité du AL Star (par rapport au Safari tout plastique opaque (merci M. Goulet pour vos vidéos précieuses pour calamophiles débutants !) et laisse entrevoir le canal d’alimentation avec l’encre à l’intérieur. C’est assez sympa pour les amateurs de voir « sous le capot ».
Décliné en une série de nouvelles couleurs chaque année (ce rosé-ci est épuisé à mon avis), une bonne gamme de plumes, des versions pour gaucher (il faudra un jour que je teste si c’est vraiment utile). C’est décidément un bien honnête premier stylo qui mérite son succès.
Moralité
Je persiste juste à penser que le regard sur le niveau d’encre est superflu. Encore aujourd’hui en prenant les photos, la cartouche était quasi vide et je n’y avais pas fait attention. J’avais pris trois boites de cartouches en réserve – ces cartouches propriétaires peuvent être un frein, pour les régions mal achalandées (Guyane !).
Mais c’est bien pour trouver quelque chose à redire sur le AL Star. Même son gros clip ne me choque plus tant.
Je me suis très vite attachée à ce stylo solide, fiable. Comme souvent, mon a priori était infondé et je me suis privée pendant des années d’un excellent stylo.
(Enfin non, puisque j’avais mes Waterman ^^.)