Comment allez-vous ? Avancez-vous dans votre projet ? Participez-vous au camp nano pendant ce mois d’avril ? C’est ce que j’avais prévu pour ce mois-ci. Mais un contretemps a chamboulé mon planning et ma réécriture : tomber dans une faille d’imaginaire.
Tomber dans une faille de quoi ?
Une faille d’imaginaire. Ne cherchez pas, j’ai trouvé ce terme ce matin, en me demandant une énième fois pourquoi, alors que mon projet en cours me plaît toujours bien, pourquoi donc cette semaine une idée m’a pris à l’improviste, au point de mettre Le Passant sur pause, au moins jusqu’au week-end prochain.
Cela fait en effet trois semaines maintenant (je me souviens très bien, c’était le 28 mars fin d’après-midi), j’ai été happée par une idée d’histoire. Elle est arrivée avec tout un univers, a rapidement occupé toute la place dans mon esprit. Pas moyen de me sortir ce projet en germination.
Encore imparfaite, sans doute sans lendemain, mais elle est là, tenace. Me présentant des personnages, des situations, des intrigues. Elle s’appuie sur l’histoire, et je me retrouve à fouiller internet, à lire des articles de sujets que je n’aurais jamais consulter un jour plus tôt et à regarder des plans de ville en Italie… Je ne sais pas où cela me mènera. Piazzale Michelangelo à Florence, peut-être bien un jour ou l’autre…
Nourrir son imaginaire
Je ne sais pas pourquoi cette idée me tient aussi fort.
Peut-être parce que cela faisait un moment que je n’avais pas été ajouter du terreau dans mon imaginaire et que mon vécu des derniers temps s’y prêtait, sans que je m’en rende compte. La source d’où tout est parti est proche de questions que je me pose en ce moment.
En avançant dans la vie, certains sujets qui me passionnaient m’enthousiasment beaucoup moins. A l’inverse, des thèmes pour lesquels je n’avais aucun intérêt m’interpellent à présent. D’autres domaines m’ont « déçus » (peut-être des effets de mode ou d’air du temps), ou bien j’en ai fait le tour. Ou simplement, cela ne me correspond plus.
En réfléchissant à cette inspiration comme potentielle idée pour un futur roman, j’ai essayé de l’éprouver. Je la teste, lui pose des questions, lui propose des développements, des adaptations. Pour le moment, elle résiste assez bien, la filoute. Je l’ai donc ajouté dans un nouveau petit carnet Atoma A7 que j’ai (idée trouvée chez Sarra Cannon), où je liste mes projets sous forme de fiches.
Creuser au fond de mon imaginaire
Cette nouvelle idée m’a permis aussi de formaliser certains des thèmes qui me tiennent à cœur, comme le choix de vivre de façon indépendante ou selon les préceptes de la société, être ou accueillir l’étranger, ou encore le rapport à la prospérité et comment combler ses manques.
Si je peux vous partager ces réflexions, c’est bien parce que je les ai notées. Sans cela, comme des dizaines d’idées semblables, elle se serait envolé pour le paradis des projets perdus et non entamés !
Ainsi, pour le temps que cette idée s’impose à moi, je lui donne une place. Je veillerai tout de même à ce que cela ne dure pas trop longtemps, afin de ne pas compromettre le Passant, qui est et reste mon projet phare pour cette année.
Comme souvent, quand il y a un potentiel, j’ai donné un titre provisoire au possible projet (Isabella), noté les infos principales dans mon carnet mémo. Ce n’est encore qu’une idée, parce que je n’ai pas d’intrigue, juste une trame éventuellement vague. Et pas de fin. Donc, je ne sais où cela va me mener et ce que j’aurai envie de dire si je devais raconter cette histoire.
Pour le reste, je profite de ce moment créatif et je me laisse y rêvasser. C’est un univers à la fois chatoyant et sombre, assez prenant, qui me ramène à beaucoup de vieilles connaissances, aux premières histoires que je me racontais, mais beaucoup plus riches et denses.
Cette expérience d’imaginaire m’aura aussi appris pas mal de choses sur ma façon de créer, ainsi que sur ma progression depuis l’an passé, où j’ai décidé de prendre au sérieux mes projets d’écriture.
Affaire à suivre donc.
Photo by Daniel Welsh on Unsplash